Extraits de Théorie de la dictature :
"De quoi a accouché la Révolution pour les gens simples et modestes ? De rien... Ils étaient pauvres et exploités sous un régime monarchique, ils sont restés pauvres et exploités sous un régime républicain !"
"A quoi bon l’inscription de la devise Liberté, Égalité, Fraternité sur les frontons des bâtiments publics ? Liberté de manquer de pain ? Égalité avec ceux qui manquent de pain ? Fraternité mais seulement entre ceux qui manquent de pain ?"
"La révolution française fut l'occasion pour le peuple de changer de maîtres : après la révolution, le Dieu catholique des monarchistes fit moins la loi parce que ce fut l'argent des bourgeois qui prit sa place. Lors de la révolution française, la faim des ouvriers a nourri la bourgeoisie d'affaires et les propriétaires."
"Que le prête soit l'ami du propriétaire et des siens, qu'il soit un auxiliaire de Jones auquel il permet d'asservir les animaux sur terre sous prétexte qu'ainsi ils obtiennent le ciel après leur mort, qu'il soir apprivoisé et le préféré du patron, on le comprend : c'est l'animal qui légitime l'exploitation de ses semblables par les hommes."
"La lutte contre l’illettrisme est à penser dans une logique de propagande. Ignorer n'est pas bien, mais apprendre des mensonges et des fictions, des mythes et des fariboles n'est guère mieux... Qu'on se souvienne que le christianisme avait lui aussi intérêt à enseigner les foules, à ouvrir des écoles et des universités, mais afin de mieux endoctriner les écoliers et les étudiants. Qu'on n'oublie pas non plus qu'en régime de tyrannie libérale l'endoctrinement emprunte les mêmes chemins."
"Quand il n'y a plus d'histoire, le réel est produit par n'importe qui."
"Affirmer que la capitalisme aspire à la domination planétaire ne saurait relever du complotisme : c'est son projet avoué... L’Europe maastrichienne, nourrie de très vieille nations, a été pensée comme une machine de guerre capitaliste dont le cœur nucléaire est le libéralisme. Le marché doit y faire la loi. La création d'une monnaie unique a d'ailleurs été son premier geste. Ce fut en même temps son aveu. Les hommes se trouvent jetés dans cette jungle comme des animaux qu'on laisse se battre entre eux afin que la lutte des mieux adaptés décide de la survie des uns pendant que les autres disparaîtront faute d'avoir été adaptés. Les gagnants, les vainqueurs, la race des seigneurs, les premiers de cordée, planteront leur drapeau bleu étoilé dans le dos des cadavres tombés au fur et à mesure des étapes de ce que les maastrichiens nomment leur ascension vers le toit du progrès."
"Qu'est ce que ce progrès dont de prétendus progressistes nous rebattent les oreilles ? La chose est claire : dans un monde où la liberté s'est trouvée détruite par les progressistes, le progrès, c'est être constamment surveillé, espionné, épié ; c'est ne plus avoir de vie privée, intime, personnelle ; c'est ignorer de plus en plus le calme, la solitude, le silence ; c'est être fiché, noté, classé, répertorié afin d'être sollicité plus efficacement par le marché ; c'est communier collectivement dans des fêtes obligatoires où le loisir est organisé, minuté, calibré, réglé, codifié, normalisé, métré ; c'est devenir un homme unidimensionnel avec une pensée uniformisée, plate, standardisée, normalisée, simplifiée ; c'est sursauter aux crimes dénoncés par la police de la pensée, c'est peut-être aussi soi-même jouir de les dénoncer, puis juger, s'indigner, condamner, exécuter..."
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