jeudi 8 mai 2014

Sylvain Tesson

"L''enfer, ce n'est pas les autres, c'est l'obligation de vivre avec eux" Sylvain Tesson (Petit traité sur l'immensité du monde)

 "La foi, c'est la vanité de croire qu'on est la créature d'un dieu" Sylvain Tesson (Petit traité sur l'immensité du monde)

"Dans le contre-jour se découpe la forêt des antennes de télévision. Ce paysage fait un étrange écho à une phrase écrite au XVIII siècle par Saint Cosmas l'Etolien, moine orthodoxe du mont Athos et dans laquelle il est difficile de ne pas reconnaître une prophétique description de la télé : "Viendra l'époque où le diable s'enfermera dans une boite et se mettra à hurler, ses cornes perçant les tuiles du toit." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Une phrase du marquis de Sade : "Le passé m'encourage, le présent me galvanise, je crains peu l'avenir." En ces temps moroses, je rencontre, hélas, beaucoup de gens qui se repentent du passé, qui s'ennuient dans le présent et qui craignent les lendemains." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Le froid, l'eau, le silence seront les produits du luxe de demain." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"On les entends pourtant s'exprimer sur des enjeux graves : les banlieues, le racisme, l'immigration. Ce qu'ils disent importe car ils bénéficient d'une caisse de résonance telle que n'en possédera jamais aucun penseur. [...] Mais que quarante mille femmes soient réduites en esclavage à la périphérie des stades ne leur a pas arraché un mot." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Le pétrole peut donc être considéré comme un concentré de temps. Or c'est grâce à ce concentré de temps, à ce précipité de durée (au sens chimique du terme) que nous disposons de carburant pour nous déplacer. Nous distillons le temps pour nous affranchir de l'espace." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Qu'est-ce que l'espoir ? Le mot que l'on donne à illusion avant que la réalité n'abatte les masques." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Cet impératif d'être partout joignable ne devrait-il pas s'adresser uniquement aux détenus en liberté conditionnelle, ces condamnés qui portent des bracelets électroniques et dont l'autorité doit pourvoir trouver trace à tout instant ?" Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Claude Guéant a raison : toutes les civilisations ne se valent pas. Par exemple, une civilisation qui produit une réflexion sur la hiérarchie des civilisations est moins valable qu'une civilisation qui ne la produit pas." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"La moindre parcelle d'herbe abrite des holocaustes. Partout on se déchire, on s'entre-déchiquette. La vie n'est que dévoration. Et les créationnistes voudraient que dieu ait combiné toute cette horreur dans les moindres détail ? Chapeau ! Que raffinement dans l'atrocité, quel génie de la torture, quelle intelligence de la traque, du piégeage et du meurtre !" Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Étrange égarement de l'esprit qui conduit à dire que quelqu'un manque d'humanité lorsqu'il commet un acte dont le caractère ignoble s'enracine précisément dans la spécificité humaine. On devrait en fait dire d'un meurtrier, d'un orge, d'un dépeceur de petite fille qu'il manque de naturel, qu'il pèche par défaut d'animalité." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Le jugement est la caresse ou bien le coup que l'on donne à la surface des choses." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"L'émissaire (Idriss al-Amraoui) traverse la France et écrit : "Quel dommage que les paysages splendides soient gâtés par ceux qui les peuplent." Pensée de voyageur préférant cultiver la lucidité plutôt que l'humanisme béat." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

 "Le pétrole est le sang de l'islamisme, le nerf de la djihad, de la houille au service d'une idéologie fossile. A chaque fois que nous mettons le pistolet de la pompe dans le trou du réservoir, on l'appuie en fait sur la tempe de l'occident." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Les croyants de toutes les grandes religions s'entendent pour affirmer que dieu a créé les hommes. Nos visages sont donc des preuves irréfutables de cette génèse. Marcher dans la rue le nez au vent constitue, d'un point de vue théorique, une très agressive façon d'afficher sa foi. Seule, une décapitation générale de l'ensemble des membres de l'humanité pourrait réparer cette provocation." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"L'islamisme est une idolâtrie païenne de type précolombien qui a besoin de sang sacrificiel." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"L'enquête nationale envers les femmes en France révèle dans une étude récente qu'on viole mille femmes par an Seine Saint Denus. Un petit air de Berlin le jour où les russes sont arrivés. Et le pire c'est que tout le monde s'en fout. Aucune vague d'indignation massive pour ce tsunami de sperme, aucun élan solidaire comme la France, ce pays de l'émotion, est si prompt d'habitude à en manifester au moindre cyclone." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Je me méfie beaucoup de l'indignation : de toutes les vertus, c'est celle qui se trompe le plus souvent de cible." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Lire nous confirme que la solitude est un trésor." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Philosopher, apprendre à vivre. Et vivre c'est descendre en soi pour se connaître, accepter ce qui advient. Et comprendre que le sens sont des fenêtres. L'essentiel est de les ouvrir. Alors seulement, on assistera avec passion aux spectacles d'un soleil s'assoupissant sur la grève d'un fleuve." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Marcher c'est célébrer la lenteur dans un monde qui s'agite ; accepter l'ennui dans une société qui ne croit qu'au divertissement ; s'adonner à un plaisir modeste dans un système où tout se paie ; se replier dans ses pensées dans le brouhaha ambiant ; chercher l’imprévu dans une nation guidée par le principe de précaution ; accueillir le local dans une humanité droguée par l'illusion de la globalité." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"Nos sociétés matérialistes cultivent un paradoxe. Acquérir des objets est considéré comme une activité suprême, sacrée, impérative. Nous sommes requis d'acheter et nous trouvons assujettis à l'objet, alors même que les objets sont parfaitement remplaçables, détrônables par de nouveaux objets. L'objet est tout pour nous mais plus rien en lui. Il n'a plus à nous satisfaire jusqu'à notre mort puisque le bonne santé du système marchand passe par la réduction de l'intervalle entre le moment où l'on achète l'objet et le moment où on le remplace." Sylvain Tesson (Géographie de l'instant)

"L'islam a institué un formidable système de prestation, mieux rodé que n'importe quelle entreprise d'exploitation capitalistique. Une moitié du genre humain a mis l'autre à son service. Les hommes ont institué une sorte d'esclavage, les services du sexe en plus. [...] Que les hommes abandonnent le privilège de disposer d'un prolétariat féminin corvéable à merci relève de l'utopie." Sylvain Tesson (Éloge de l'énergie vagabonde)

"La nostalgie est une paresse. Elle autorise à ne pas traquer dans l'époque les raisons de se réjouir. Elle permet de se contenter d'effeuiller les pages des grimoires au lieu d'écrire les propres lignes du temps présent." Sylvain Tesson (Éloge de l’énergie Vagabonde)

"La vie humaine ne se pose pas la question de savoir pourquoi se perpétuer. Elle se renouvelle dans la fatalité de sa fuite en avant. Elle ne demande pas d'explications car elle contient dans son inscription le fardeau de sa continuation." Sylvain Tesson (Éloge de l’énergie Vagabonde)

"On ne prépare plus les guerres penché au-dessus des cartes mais des relevés géologiques. L'or noir enfièvre davantage que les tâches blanches. Les anciennes disputes qui se dissolvaient dans le fracas des canons se résolvent à présent dans la signature des contrats." Sylvain Tesson (Éloge de l'énergie vagabonde)

"L'énergie déserte les êtres qui connaissent trop bien les recoins du labyrinthe de leur vie, ceux qui n'attendent plus rien des instants à venir, ceux qui n'attendent plus rien des instants à venir et ceux qui, par peur de l'inattendu, s'enferment dans le mur de l'habitude." Sylvain Tesson (Éloge de l'énergie vagabonde)

"Le développement durable est le baume appliqué sur leur mauvaise conscience par les occidentaux désireux de continuer à jouir sans que ne retombe vraiment la fièvre du monde. Le terme cache le vœu d'ajuster mieux les rênes pour maintenir la course de l’humanité le plus longtemps possible." Sylvain Tesson (Éloge de l'énergie vagabonde)

"Qu'est ce qui s'était passé pour qu'un peuple devînt un agrégat d'individus persuadés de n'avoir rien à partager les uns avec les autres ? Le shopping, peut-être ? Les marchands avaient réussi leur coup. Pour beaucoup d'entre nous, acheter des choses était devenu une activité principale, un horizon, une destinée." Sylvain Tesson (Berezina)

"Sire ! lui aurais-je dit si je l'avais connu, Fuir, c'est commander ! C'est au moins commander au destin de n'avoir aucune prise sur vous." (Les chemins noirs)

"L'ode à la diversité, à l'échange, à la communication des univers était le nouveau catéchisme des professionnels de la production culturelle en Europe." (Les chemins noirs)

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