"J'ai si peu vécu que j'ai tendance à imaginer que je ne vais pas mourir ; il parait invraisemblable qu'une vie humaine se réduise à si peu de chose ; on s'imagine malgré soi que quelque chose va tôt ou tard, advenir. Profonde erreur. Une vie peut fort bien être à la fois vide et brève." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Sur le plan sexuel, par contre, la réussite est moins éclatante. [...] Dépourvu de beauté comme de charme personnel, sujet à de fréquents accès dépressifs, je ne corresponds nullement à ce que les femmes recherchent en priorité." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Mais rien en vérité ne peut empêcher le retour de plus en plus fréquent de ces moments où votre absolue solitude, la sensation de l'universelle vacuité, le pressentiment que votre existence se rapproche d'un désastre douloureux et définitif se conjuguent pour vous plonger dans un état de réelle souffrance. Et, cependant, vous n'avez toujours pas envie de mourir." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Sous nos yeux, le monde s'uniformise ; les moyens de télécommunication progressent ; l'intérieur des appartements s'enrichit de nouveaux équipements. Les relations humaines deviennent progressivement impossibles, ce qui réduit d'autant la quantité d'anecdotes dont se compose une vie." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Il y a des choses qu'on peut faire, et d'autres qui paraissent trop difficiles. Peu à peu, tout devient trop difficile ; c'est à cela que se résume la vie." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Vivre sans lecture c'est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Ma voix résonnait bizarrement dans la nuit, au dessus du bruissement de l'eau et du vrombissement persistant des insectes. L'audition du monde réel était déjà en soi une souffrance." Michel Houellebecq (Plateforme)
"C'est dans le rapport à autrui qu'on prend conscience de soi ; c'est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Mon enthousiasme pour les chattes n'avait pas décru, j'y voyais même un de mes derniers traits pleinement humains, reconnaissables ; pour le reste, je ne savais plus très bien." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Qui avait bien pu accréditer cette idée que la France était le pays de la gaudriole et du libertinage ? La France était un pays sinistre, entièrement sinistre et administratif." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Je sens des choses qui se brisent en moi, comme des parois de verre qui éclatent. Je marche de part et d'autre en proie à la fureur, au besoin d'agir, mais je ne peux rien faire car toute les tentatives me paraissent ratées d'avances. Échec, partout l'échec. Seul le suicide miroite au-dessus, inaccessible." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Il fallait que je fasse quelque chose pour le 31. Les gens font quelque chose, pour le 31. Dans la soirée je téléphone à SOS amitié, mais s'est occupé, comme toujours en période de fêtes." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"Je n'aime pas ce monde. Décidément, je ne l'aime pas. La société dans laquelle je vis me dégoûte ; la publicité m’écœure ; l'informatique me fait vomir." Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte)
"La mort, maintenant, je l'ai comprise ; je ne crois pas qu'elle me fera beaucoup de mal. J'ai connu la haine, le mépris, la décrépitude et différentes choses ; j'ai même connu de brefs moments d'amour. Rien ne survivra en moi, et je ne mérite pas que rien me survive ; j'aurai été un individu médiocre, sous tous ses aspects." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Il est faux de prétendre que les êtres humains sont uniques ; qu'ils portent en eux une singularité irremplaçable ; en ce qui me concerne, en tout cas, je ne percevais aucune trace de cette singularité. C'est en vain, le plus souvent, qu'on s'épuise à distinguer des destins individuels, des caractères. En somme, l'idée d'unicité de la personne humaine n'est qu'une pompeuse absurdité." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Qu'est ce qu'il y a, exactement, dans la tête des femmes ? Elles acceptent si facilement les termes du jeu. Parfois, lorsqu'elles s’observent, nues, en pied, dans une glace, on distingue dans leur regard une sorte de réalisme, une évaluation froide de leurs propres capacités de séduction, qu'aucun homme ne parviendra jamais à atteindre." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Je n'avais pas d'avantage fondé d'entité de cet ordre : j'étais célibataire, sans enfant ; mon épaule, personne n'aurait eu l'idée de venir s'appuyer. Comme un animal, j'avais vécu et je mourrais seul. Pendant quelques minutes, je me vautrais dans une compassion sans objet." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Après tout un enfant c'était comme un petit animal, avec il est vrai des tendances méchantes ; disons, c'était un peu comme un petit singe." Michel Houellebecq (Plateforme)
"[...]les êtres humains, au fond se ressemblent énormément. On peut bien sûr distinguer les mâles et les femelles ; on peut aussi, si l'on veut, distinguer différentes classes d'âge ; mais toute distinction plus poussée relève d'une certaine forme de pédantisme, probablement liée à l'ennui. L'être qui s'ennuie développe des distinctions et des hiérarchie." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Il n'y a plus rien après Pataya, c'est une sorte de cloaque, d'égout terminal où viennent aboutir les résidus variés de la névrose occidentale." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Jusqu'au bout je resterai un enfant de l'Europe, du souci et de la honte ; je n'ai aucun message d'espérance à délivrer. Pour l'occident je n'éprouve pas de haine, tout au plus un immense mépris. Je sais seulement que, tous autant que nous sommes, nous puons l’égoïsme, le masochisme et la mort. Nous avons crée un système dans lequel il est simplement devenu impossible de vivre ; et, de plus, nous continuons à l'exporter." Michel Houellebecq (Plateforme)
"Brièvement, à mi-parcours, il aperçut la surface gigantesque et ridée de la mer, comme une peaux de vieux en phase terminale." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"On peut travailler en solitaire pendant des années, c'est même la seule manière de travailler à vrai dire ; vient toujours un moment où l'on éprouve le besoin de montrer son travail au monde, moins pour recueillir son jugement que pour se rassurer soi-même sur l'existence de ce travail, et même sur son existence propre , au sein d'une espèce sociale l'individualité n'est guère qu'une fiction brève." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Certains êtres humains, pendant la période la plus active de leur vie, tentaient en outre de s'associer dans des micro-regroupements, qualifiés de familles, ayant pour but la reproduction de l'espèce ;" Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Jed l'ignorait alors, et Vanessa tout autan, mais les fleurs ne sont que des organes sexuels, des vagins bariolés ornant la superficie du monde, livrés à la lubricité des insectes." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Six étages plus bas, des grognements porcins troublèrent la nuit de Noël. Il referme aussitôt. Très probablement, des clochards s'étaient introduits dans la cour;" Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"A quelques mètres sur leur gauche, trois femmes octogénaire semblaient se recueillir sur leur salade de fruit - peut-être en hommage à leurs maris défunts." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Le vieillissement, en particulier le vieillissement apparent, n'est nullement un processus continu, on peut caractériser la vie comme une succession de paliers, séparés par des chutes brusques." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"La voix des gens ne change jamais, pas davantage que l'expression de leur regard. Au milieu de l'effondrement physique général à quoi se résume la vieillesse, la voix et le regard apportent le témoignage douloureusement irrécupérable de la persistance du caractère, des aspirations, des désirs, de tout ce qui constitue une personnalité humaine." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Un hypermarché Casino une station service Shell demeuraient les seuls centres d'énergie perceptibles, les seules propositions sociales susceptibles de provoquer le désir, le bonheur, la joie." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Un regard passionné. Et c'est cela, avant tout, que les femmes recherchent. Si elles peuvent lire dans le regard d'un homme une énergie, une passion, alors elles le trouvent séduisant." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Qu'est-ce qui définit un homme ? Quelle est la question que l'on pose en premier à un homme, lorsqu'on souhaite s'informer de son état ? Dans certaines sociétés, on lui demande d'abord s'il est marié, s'il a des enfants ; dans nos sociétés on s'interroge en premier lieu sur sa profession. C'est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit l'homme occidental." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"[...] il se rendit compte qu'il allait quitter ce monde dont il n'avait jamais véritablement fait partie, ses rapports humains déjà peu nombreux allaient un par un s'assécher et se tarir, il serait dans la vie comme il était à présent dans l'habitacle à la finition parfaite de son audi allroad a6, paisible et sans joie, définitivement neutre." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"Rien de ce que j'espérais dans ma jeunesse ne s'est produit. Il y a eu des moments intéressants, mais toujours difficiles, toujours arrachés à la limite de mes forces, rien jamais ne m'est apparu comme un don et maintenant j'en ai juste assez, je voudrais juste que tout se termine sans souffrances excessives, sans maladie invalidante, sans infirmité." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"[...] il y a un moment pour faire les choses et pour entrer dans un bonheur possible, ce moment dure quelques jours, parfois quelques semaines ou même quelques mois mais il ne se produit qu'une fois et une seule, et si l'on veut y revenir plus tard c'est tout simplement impossible, il n'y a plus de place pour l'enthousiasme, la croyance et la foi, demeure une résignation douce, une pitié réciproque et attristée, la sensation inutile et juste que quelque chose aurait pu avoir lieu, qu'on s'est simplement montré indigne du don qui vous avez été fait." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"La sexualité est une chose fragile, il est difficile d'y entrer, si facile d'en sortir." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"[...] il avait jusque-là considéré la sexualité comme une puissance positive, une source d'union qui augmentait la concorde entre les humains par les voies innocentes du plaisir partagé. Il y voyait au contraire maintenant de plus en plus souvent la lutte, le combat brutal pour la domination, l'élimination du rival et la multiplication hasardeuse des coïts sans aucune raison d'être que d'assurer une propagation maximale aux gènes. Il y voyait la source de tout conflit, de tout massacre, de toute souffrance." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"[...]et lui non plus n'aimait pas les enfants s'il voulait bien y réfléchir, il n'aimait pas leur égoïsme naturel et systématique, leur méconnaissance originelle de la loi, leur immortalité foncière et presque toujours infructueuse." Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
"[...] je pense au pourrissement prochain de mon corps. Encore une souffrance que je connais mal et qui me reste à découvrir, pratiquement dans son intégralité. Je pense également et symétriquement, quoique de manière plus imprécise, au pourrissement et au déclin de l'Europe." Michel Houellebecq (Le sens du combat)
"Apprendre à devenir poète, c'est désapprendre à vivre." Michel Houellebecq (Rester vivant)
"Développez en vous un profond ressentiment à l'égard de la vie. Ce ressentiment est nécessaire à toute création artistique véritable." Michel Houellebecq (Rester vivant)
"En effet l'anthropologie chrétienne, longtemps majoritaire dans les
pays occidentaux, accordait une importance illimitée à toute vie
humaine, de la conception à la mort ; cette importance est à relier au
fait que les chrétiens croyaient à l'existence, à l'intérieur du corps
humain, d'une âme - âme dans son principe immortelle, et destinée à être
ultérieurement reliée à Dieu." Michel Houellebecq (les particules
élémentaires)
"Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles : seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupules se sentent à la hauteur ; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité; et ceci constitue pour elle le premier stade d'une irrémédiable déchéance." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"La pure morale est unique et universelle. Elle ne subit aucune altération au cours du temps, non plus qu'aucune adjonction. Elle ne dépend d'aucun facteur historique, économique, sociologique ou culturel ; elle ne dépend absolument de rien du tout. Non déterminée, elle détermine. Non conditionnée, elle conditionne. En d'autres termes, c'est un absolu." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Dès lors qu'une mutation métaphysique s'est produite, elle se développe sans rencontrer de résistance jusqu'à ses conséquences ultimes. Elle balaie sans même y prêter attention les systèmes économiques et politiques, les jugements esthétiques, les hiérarchies sociales. Aucune force humaine ne peut interrompre son cours - aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation métaphysique." Michel Houellebecq (Les particules élémentaires)
"Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles : seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupules se sentent à la hauteur ; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité; et ceci constitue pour elle le premier stade d'une irrémédiable déchéance." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"La pure morale est unique et universelle. Elle ne subit aucune altération au cours du temps, non plus qu'aucune adjonction. Elle ne dépend d'aucun facteur historique, économique, sociologique ou culturel ; elle ne dépend absolument de rien du tout. Non déterminée, elle détermine. Non conditionnée, elle conditionne. En d'autres termes, c'est un absolu." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Dès lors qu'une mutation métaphysique s'est produite, elle se développe sans rencontrer de résistance jusqu'à ses conséquences ultimes. Elle balaie sans même y prêter attention les systèmes économiques et politiques, les jugements esthétiques, les hiérarchies sociales. Aucune force humaine ne peut interrompre son cours - aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation métaphysique." Michel Houellebecq (Les particules élémentaires)
"Notre malheur n'atteint son plus haut point que lorsque a été envisagée, suffisamment proche, la possibilité pratique du bonheur." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Entre deux et quatre ans, les enfants humains accèdent à une conscience accrue de leur moi, ce qui provoque chez eux des crises de mégalomanie égocentrique. Leur objectif est alors de transformer leur environnement social (en général composé de leurs parents) en autant d'esclaves soumis au moindre frétillement de leurs désirs ; leur égoïsme ne connait plus de limites ; telle est la conséquence de l'existence individuelle." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Au milieu de cette saloperie immonde, de ce carnage permanent qu'était la nature animale, la seule trace de dévouement et d'altruisme était représentée par l'amour maternel, ou par un instinct de protection, enfin quelque chose qui insensiblement et par degrés conduisait à l'amour maternel." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Pour l'occidental contemporain, même lorsqu'il est bien portant, la pensée de la mort constitue une sorte de bruit de fond qui vient emplir son cerveau dès que les projets et les désirs s'estompent." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Comme l'indique le beau mot de ménage, le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l'individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Et quand on licencie trois mille personnes et que j'entends bavasser sur le coût social de l'opération il me prend une envie furieuse d'étrangler une demi-douzaine de conseillers en audit,
Ce qui serait une excellente opération,
Un dégraissage absolument bénéfique
Une opération pratiquement hygiénique."
Michel Houellebecq (Le sens du combat)
"C'est que l'individu, je veux parler de l'individu humain, est très généralement un petit animal à la fois cruel et misérable,
Et qu'il serait bien vain de lui faire confiance à moins qu'il ne se voie repoussé, enclos et maintenu dans les principes rigoureux d'une morale inattaquable,
Ce qui n'est pas le cas.
Dans une idéologie libérale, s'entend."
Michel Houellebecq (Le sens du combat)
"Quelles que soient les qualités de courage, de sang froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le cœur brisé. Alors, on arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte, il n'y a plus que la mort." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Cet examen rationnel des jouissances et des douleurs, que chacun, tôt ou tard, est conduit à faire, débouche inéluctablement à partir d'un certain âge sur le suicide." Michel Houellebecq (les particules élémentaires)
"Toute énergie est d'ordre sexuel, non pas principalement mais exclusivement, et lorsque l'animal n'est plus bon à se reproduire il n'est absolument plus bon à rien. Il en va de même pour les hommes ; lorsque l'instinct sexuel est mort, écrit Schopenhauer, le véritable noyau de la vie est consumé [...]" Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"[...] l'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal, sans même en éprouver de plaisir, avec une complète indifférence ; voilà ce que les hommes, ordinairement, appellent l'amour." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"Quand l'amour physique disparait, tout disparait; un agacement morne, sans profondeur, vient remplir la succession des jours. [...] Jeunesse, beauté, force : les critères de l'amour physique sont exactement les mêmes que ceux qui nazisme." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"Il n'y avait pas seulement cette conviction bien ancrée que l'enfant est une sorte de nain vicieux, d'une cruauté innée, chez qui se retrouvent immédiatement les pires traits de l'espèce, et dont les animaux domestiques se détournent avec une sage prudence." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"Si l'homme rit, s'il est le seul, parmi le règne humain, à exhiber cette atroce déformation faciale, c'est également qu'il est le seul, dépassant l’égoïsme de la nature animale, à avoir atteint le stade infernal et suprême de la cruauté." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"Je ne sens plus de haine en moi, plus rien à quoi m'accrocher, plus de repère ni d'indice ; la peur est là, vérité de toute chose, en tout égale au monde observable. Il n'y a plus de monde réel, de monde senti, de monde humain, je suis sorti du temps, je n'ai plus de passé ni d'avenir, je n'ai plus de tristesse ni de projet, de nostalgie, d'abandon ni d'espérance ; il n'y a plus que la peur." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"Il n'y a pas d'amour dans la liberté individuelle, dans l'indépendance, c'est tout simplement un mensonge, et l'un des plus grossiers qui se puisse concevoir ; il n'y a d'amour que dans le désir d'anéantissement, de fusion, de disparition individuelle, dans une sorte comme on disait autrefois de sentiment océanique, dans quelque chose de toute façon qui était, au moins dans un futur proche, condamné." Michel Houellebecq (la possibilité d'une ile)
"La philosophie occidentale est un long, patient et cruel dispositif de
dressage qui a pour objectif de nous persuader de quelques idées
fausses. La première que nous devons respecter autrui parce qu'il est
différent de nous ; la seconde, que nous avons quelque chose à gagner à
la mort." MH
"Je ne n'aime pas. Je n'éprouve que peu de sympathie, encore moins d'estime pour moi-même ; de plus je ne m’intéresse pas beaucoup. Je connais mes caractéristiques principales depuis longtemps, et j'ai fini par m'en dégoutter. [...] Je me suis absenté de mes pensées, et la seule perspective d'avoir à raconter une anecdote personnelle me plonge dans un ennui voisin de la catalepsie." MH
"En résumé, il suffit d'avoir prévu de s'amuser pour être certain de s'emmerder. L'idéal serait donc de renoncer totalement aux fêtes. Malheureusement, le fêtard est un personnage si respecté que cette renonciation entraîne une dégradation forte de l'image sociale." Michel Houellebecq
"[...]l'homme a besoin de la pénétration pour obtenir la gratification narcissique souhaitée ; il ressent alors quelque chose d'analogue au claquement de la partie gratuite sur les anciens flippers." Michel Houellebecq
"Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort ; autrement dit, de nous transformer en animaux. C'est pourquoi le primitif a un sens de la fête très développé." Michel Houellebecq
"En effet le but majoritaire de la quête sexuelle n'est pas le plaisir, mais la gratification narcissique, l'hommage rendu par des partenaires désirables à sa propre excellence érotique." Michel Houellebecq
"Je ne n'aime pas. Je n'éprouve que peu de sympathie, encore moins d'estime pour moi-même ; de plus je ne m’intéresse pas beaucoup. Je connais mes caractéristiques principales depuis longtemps, et j'ai fini par m'en dégoutter. [...] Je me suis absenté de mes pensées, et la seule perspective d'avoir à raconter une anecdote personnelle me plonge dans un ennui voisin de la catalepsie." MH
"En résumé, il suffit d'avoir prévu de s'amuser pour être certain de s'emmerder. L'idéal serait donc de renoncer totalement aux fêtes. Malheureusement, le fêtard est un personnage si respecté que cette renonciation entraîne une dégradation forte de l'image sociale." Michel Houellebecq
"[...]l'homme a besoin de la pénétration pour obtenir la gratification narcissique souhaitée ; il ressent alors quelque chose d'analogue au claquement de la partie gratuite sur les anciens flippers." Michel Houellebecq
"Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort ; autrement dit, de nous transformer en animaux. C'est pourquoi le primitif a un sens de la fête très développé." Michel Houellebecq
"En effet le but majoritaire de la quête sexuelle n'est pas le plaisir, mais la gratification narcissique, l'hommage rendu par des partenaires désirables à sa propre excellence érotique." Michel Houellebecq
"Je continue de penser que la croyance en dieu devrait normalement décroître, même si les évènements semblent me donner tort. J'ai l'impression que l'on se comporte aujourd'hui avec les religions comme avec les danses bretonnes : du moment que c'est un peu traditionnel, un peu vieux, ça devient respectable et presque sympathique." MH
"On passe beaucoup trop de temps à s'évaluer, à évaluer les autres. Il faut quand même oublier sa propre valeur pour faire l'amour. A partir du moment où le fait d'être séduisant est un but en soi, la sexualité devient impossible. Le déclin du sentimentalisme provoque aussi le déclin de la sexualité." MH
"L'occident n'est pas fait pour une vie humaine. En fait, il n' y a qu'une chose que l'on puisse vraiment faire en occident, c'est gagner de l'argent."
"La sexualité est une puissance majeure, à tel point que toute relation qui s'y refuse à nécessairement quelque chose d'incomplet. Il y a une barrière des corps, tout comme il y a une barrière de la langue." Michel Houellebecq (Lanzarote)
"Le drame de la dépression est qu'elle rend impossible toute démarche vers les actes sexuels qui seraient, pourtant, les seuls à pouvoir calmer cette atroce sensation d'angoisse qui l'accompagne." Michel Houellebecq (Lanzarote)
"J'eus
à ce moment une espèce de vision sur les flux migratoires comme des
vaisseaux sanguins qui traversaient l'Europe ; les musulmans
apparaissaient comme des caillots qui se résorbaient lentement." Michel
Houellebecq (Plateforme)
"Je bénéficiai en somme pleinement de cette inégalité de base qui veut que le vieillissement chez l'homme n'altère que très lentement son potentiel érotique, alors que chez la femme l'effondrement se produit avec une brutalité stupéfiante, en quelques années, parfois en quelques mois." Michel Houellebecq (Soumission)
"Le pénis passait d'une bouche à l'autre, les langues se croisaient comme se croisent les vols des hirondelles, légèrement inquiètes, dans le ciel sombre du Sud de la Seine et Marne, alors qu'elles s'apprêtent à quitter l'Europe pour leur pèlerinage d'hiver." Michel Houellebecq (Soumission)
"L'amour chez l'homme n'est rien d'autre que la reconnaissance pour le plaisir donné [...]" Michel Houellebecq (Soumission)
"Et en quoi une vie a-t-elle besoin d'être justifiée ? La totalité des animaux, l'écrasante majorité des hommes vivent sans jamais éprouver le moindre besoin de justification. Ils vivent parce qu'ils vivent et voilà tout, c'est comme ça qu'ils raisonnent ; ensuite je suppose qu'ils meurent parce qu'ils meurent, et que ceci, à leurs yeux, termine l'analyse." Michel Houellebecq (Soumission)
"Curieusement, les pays occidentaux étaient extrêmement fiers de ce système électif qui n'était pourtant guère plus que le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux, ils allaient même parfois jusqu'à déclencher des guerres afin de l'imposer aux pays qui ne partageaient pas leur enthousiasme." Michel Houellebecq (Soumission)
"Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d'imaginer le point de vue de ceux qui, n'ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière." Michel Houellebecq (Soumission)
"Je ne m'attendais évidemment pas à avoir une fin de vie heureuse, il n'y avait aucune raison que je sois épargné par le deuil, l'infirmité et la souffrance ; mais je pouvais jusqu'alors espérer quitter ce monde sans violence exagéré." Michel Houellebecq (Soumission)
"[...] pour la fraternité musulmane, chaque enfant français doit avoir la possibilité de bénéficier, du début à la fin de sa scolarité, d'un enseignement islamique. [...] Par ailleurs, tous les enseignants, sans exception, devront être musulmans. Les règles concernant le régime alimentaire des cantines, le temps dévolu aux cinq prières quotidiennes devront être respectés ; mais, surtout, le programme scolaire en lui-même devra être adapté aux enseignements du Coran." Michel Houellebecq (Soumission)
"Je bénéficiai en somme pleinement de cette inégalité de base qui veut que le vieillissement chez l'homme n'altère que très lentement son potentiel érotique, alors que chez la femme l'effondrement se produit avec une brutalité stupéfiante, en quelques années, parfois en quelques mois." Michel Houellebecq (Soumission)
"Le pénis passait d'une bouche à l'autre, les langues se croisaient comme se croisent les vols des hirondelles, légèrement inquiètes, dans le ciel sombre du Sud de la Seine et Marne, alors qu'elles s'apprêtent à quitter l'Europe pour leur pèlerinage d'hiver." Michel Houellebecq (Soumission)
"L'amour chez l'homme n'est rien d'autre que la reconnaissance pour le plaisir donné [...]" Michel Houellebecq (Soumission)
"Et en quoi une vie a-t-elle besoin d'être justifiée ? La totalité des animaux, l'écrasante majorité des hommes vivent sans jamais éprouver le moindre besoin de justification. Ils vivent parce qu'ils vivent et voilà tout, c'est comme ça qu'ils raisonnent ; ensuite je suppose qu'ils meurent parce qu'ils meurent, et que ceci, à leurs yeux, termine l'analyse." Michel Houellebecq (Soumission)
"Curieusement, les pays occidentaux étaient extrêmement fiers de ce système électif qui n'était pourtant guère plus que le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux, ils allaient même parfois jusqu'à déclencher des guerres afin de l'imposer aux pays qui ne partageaient pas leur enthousiasme." Michel Houellebecq (Soumission)
"Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d'imaginer le point de vue de ceux qui, n'ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière." Michel Houellebecq (Soumission)
"Je ne m'attendais évidemment pas à avoir une fin de vie heureuse, il n'y avait aucune raison que je sois épargné par le deuil, l'infirmité et la souffrance ; mais je pouvais jusqu'alors espérer quitter ce monde sans violence exagéré." Michel Houellebecq (Soumission)
"[...] pour la fraternité musulmane, chaque enfant français doit avoir la possibilité de bénéficier, du début à la fin de sa scolarité, d'un enseignement islamique. [...] Par ailleurs, tous les enseignants, sans exception, devront être musulmans. Les règles concernant le régime alimentaire des cantines, le temps dévolu aux cinq prières quotidiennes devront être respectés ; mais, surtout, le programme scolaire en lui-même devra être adapté aux enseignements du Coran." Michel Houellebecq (Soumission)
"Et
puis, parallèlement, se mettrait en place un système d'écoles
musulmanes privées, qui bénéficieraient de l'équivalence des diplômes -
et qui pourraient, elles, recueillir des subventions privées.
Évidemment, très vite, l'école publique deviendra une école au rabais,
et tous les parents un peu soucieux de l'avenir de leurs enfants les
inscriront dans l'enseignement musulman." Michel Houellebecq
(Soumission)
"Que serait-ce quand j'en aurais cinquante, soixante, davantage !... Je ne serais plus alors qu'une juxtaposition d'organes en décomposition lente, et ma vie deviendrait une torture incessante, morne et sans joie, mesquine. Ma bite était au fond le seul de mes organes qui ne se soit jamais manifesté à ma conscience par la biais de la douleur, mais par celui de la jouissance." Michel Houellebecq (Soumission)
"Le mot d'insurrection avait naturellement provoqué de nombreux commentaires, et avait même eu ce résultat inattendu de faire sortir François Hollande de son silence prolongé. A l'issue de ses deux quinquennats calamiteux, n'ayant dû sa réélection qu'à la stratégie minable consistant à favoriser la montée du Front National, le président sortant avait pratiquement renoncé à s'exprimer, et la plupart des médias semblaient même avoir oublié son existence." Michel Houellebecq (Soumission)
"La France, comme les autres pays d'Europe occidentale, se dirigeait depuis longtemps vers la guerre civile, c'était une évidence ; mais jusqu'à ces derniers jours j'étais encore persuadé que les Français dans leur immense majorité restaient résignés et apathiques - sans doutes parce que j'étais moi-même passablement résigné et apathique. Je m'étais trompé. " Michel Houellebecq (Soumission)
"Le dimanche matin il n'y a jamais grand monde sur l'autoroute, c'est le moment où la société respire, se décongestionne, où ses membres se donnent la brève illusion d'une existence individuelle." Michel Houellebecq (Soumission)
"Et l'existence d'un débat politique même factice est nécessaire au fonctionnement harmonieux des médias, peut-être même à l'existence au sein de la population d'un sentiment au moins formel de démocratie." Michel Houellebecq (Soumission)
"Pourtant, je le sentais bien, je me rapprochais du suicide, sans éprouver de désespoir ni même de tristesse particulière, simplement par dégradation lente de la somme totale des fonctions qui résistent à la mort dont parle Bichat." Michel Houellebecq (Soumission)
"La simple volonté de vivre ne me suffisait manifestement plus à résister à l'ensemble des douleurs et des tracas qui jalonnent la vie d'un occidental moyen, j'étais incapable de vivre pour moi-même, et pour qui d'autre aurais-je vécu ?" Michel Houellebecq (Soumission)
"L'humanité de m’intéressait pas, elle me dégoutait même, je ne considérais nullement les humains comme mes frères, et c'était encore moins le cas si je considérais une fraction plus restreinte de l'humanité, celle par exemple constituée par mes compatriotes, ou par mes anciens collègues." Michel Houellebecq (Soumission)
"[...] il aurait fallu une femme, c'était la solution classique, éprouvée, une femme est certes humaine mais représente un type légèrement différent d'humanité, elle apporte à la vie un certain parfum d'exotisme." Michel Houellebecq (Soumission)
"Je jetai un regard dégouté à mon salon, incapable d'échapper à cette évidence que je n'éprouvais aucun plaisir particulier à l'idée de rentrer chez moi, dans cet appartement où personne ne s'aimait, et que personne n'aimait." Michel Houellebecq (Soumission)
"Mon père, lui, avait eu... ma mère, cette putain névrosée. Je frissonnai à cette idée. Enfin elle était morte maintenant, ils étaient morts tous les deux ; je demeurais, seul témoignage vivant - quoique un peu fatigué ces derniers temps - de leur amour." Michel Houellebecq (Soumission)
"A vrai dire j'étais dans la même situation, à cela près que ma charge de travail n'avait rien d'excessif, et au fond tout le monde était dans la même situation, les années d'études sont les seules années heureuses, les seules années où l'avenir paraît ouvert, où tout parait possible, la vie d'adulte ensuite, la vie professionnelle n'est qu'un lent et progressif enlisement, c'est même sans doute pour cette raison que les amitiés de jeunesse, celles qu'on noue pendant ses années d'étudiants et qui sont au fond les seules amitiés véritables, ne survivent jamais à l'entrée dans la vie adulte, on évite de revoir ses amis de jeunesse pour éviter d'être confronté aux témoins de ses espérances déçues, à l'évidence de son propre écrasement." (Sérotonine)
"Ce n'est pas similaire à la nuit, c'est bien pire ; et sans avoir personnellement connu cette expérience j'ai l'impression que même lorsqu'on plonge dans la vraie nuit, la nuit polaire, celle qui dure six mois consécutifs, demeure le concept ou le souvenir du soleil. J'étais entré dans une nuit sans fin, pourtant il demeurait, tout au fond de moi il demeurait quelque chose, bien moins qu'une espérance, disons une incertitude." (Sérotonine)
"Que serait-ce quand j'en aurais cinquante, soixante, davantage !... Je ne serais plus alors qu'une juxtaposition d'organes en décomposition lente, et ma vie deviendrait une torture incessante, morne et sans joie, mesquine. Ma bite était au fond le seul de mes organes qui ne se soit jamais manifesté à ma conscience par la biais de la douleur, mais par celui de la jouissance." Michel Houellebecq (Soumission)
"Le mot d'insurrection avait naturellement provoqué de nombreux commentaires, et avait même eu ce résultat inattendu de faire sortir François Hollande de son silence prolongé. A l'issue de ses deux quinquennats calamiteux, n'ayant dû sa réélection qu'à la stratégie minable consistant à favoriser la montée du Front National, le président sortant avait pratiquement renoncé à s'exprimer, et la plupart des médias semblaient même avoir oublié son existence." Michel Houellebecq (Soumission)
"La France, comme les autres pays d'Europe occidentale, se dirigeait depuis longtemps vers la guerre civile, c'était une évidence ; mais jusqu'à ces derniers jours j'étais encore persuadé que les Français dans leur immense majorité restaient résignés et apathiques - sans doutes parce que j'étais moi-même passablement résigné et apathique. Je m'étais trompé. " Michel Houellebecq (Soumission)
"Le dimanche matin il n'y a jamais grand monde sur l'autoroute, c'est le moment où la société respire, se décongestionne, où ses membres se donnent la brève illusion d'une existence individuelle." Michel Houellebecq (Soumission)
"Et l'existence d'un débat politique même factice est nécessaire au fonctionnement harmonieux des médias, peut-être même à l'existence au sein de la population d'un sentiment au moins formel de démocratie." Michel Houellebecq (Soumission)
"Pourtant, je le sentais bien, je me rapprochais du suicide, sans éprouver de désespoir ni même de tristesse particulière, simplement par dégradation lente de la somme totale des fonctions qui résistent à la mort dont parle Bichat." Michel Houellebecq (Soumission)
"La simple volonté de vivre ne me suffisait manifestement plus à résister à l'ensemble des douleurs et des tracas qui jalonnent la vie d'un occidental moyen, j'étais incapable de vivre pour moi-même, et pour qui d'autre aurais-je vécu ?" Michel Houellebecq (Soumission)
"L'humanité de m’intéressait pas, elle me dégoutait même, je ne considérais nullement les humains comme mes frères, et c'était encore moins le cas si je considérais une fraction plus restreinte de l'humanité, celle par exemple constituée par mes compatriotes, ou par mes anciens collègues." Michel Houellebecq (Soumission)
"[...] il aurait fallu une femme, c'était la solution classique, éprouvée, une femme est certes humaine mais représente un type légèrement différent d'humanité, elle apporte à la vie un certain parfum d'exotisme." Michel Houellebecq (Soumission)
"Je jetai un regard dégouté à mon salon, incapable d'échapper à cette évidence que je n'éprouvais aucun plaisir particulier à l'idée de rentrer chez moi, dans cet appartement où personne ne s'aimait, et que personne n'aimait." Michel Houellebecq (Soumission)
"Mon père, lui, avait eu... ma mère, cette putain névrosée. Je frissonnai à cette idée. Enfin elle était morte maintenant, ils étaient morts tous les deux ; je demeurais, seul témoignage vivant - quoique un peu fatigué ces derniers temps - de leur amour." Michel Houellebecq (Soumission)
"A vrai dire j'étais dans la même situation, à cela près que ma charge de travail n'avait rien d'excessif, et au fond tout le monde était dans la même situation, les années d'études sont les seules années heureuses, les seules années où l'avenir paraît ouvert, où tout parait possible, la vie d'adulte ensuite, la vie professionnelle n'est qu'un lent et progressif enlisement, c'est même sans doute pour cette raison que les amitiés de jeunesse, celles qu'on noue pendant ses années d'étudiants et qui sont au fond les seules amitiés véritables, ne survivent jamais à l'entrée dans la vie adulte, on évite de revoir ses amis de jeunesse pour éviter d'être confronté aux témoins de ses espérances déçues, à l'évidence de son propre écrasement." (Sérotonine)
"Ce n'est pas similaire à la nuit, c'est bien pire ; et sans avoir personnellement connu cette expérience j'ai l'impression que même lorsqu'on plonge dans la vraie nuit, la nuit polaire, celle qui dure six mois consécutifs, demeure le concept ou le souvenir du soleil. J'étais entré dans une nuit sans fin, pourtant il demeurait, tout au fond de moi il demeurait quelque chose, bien moins qu'une espérance, disons une incertitude." (Sérotonine)
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