dimanche 13 mars 2016

André Malraux

"Tout se passe comme s'il avait voulu se démontrer que, bien qu'il ait vécu pendant deux heures comme un homme riche, la richesse n'existe pas. Parce qu'alors, la pauvreté n'existe pas non plus. Ce qui est l'essentiel. Rien n'existe : tout est rêve." André Malraux (La Condition humaine)

La souffrance ne peut avoir de sens que quand elle ne mène pas à la mort , et elle y mène presque toujours."  André Malraux (La Condition humaine)

"Cet amour souvent crispé qui les unissait comme un enfant malade, ce sens commun de leur vie et de leur mort, cette entente charnelle entre eux, rien de tout cela n'existait en face de la fatalité qui décolore les formes dont nos regards sont saturés." André Malraux (La Condition humaine)

"Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables, ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce j'ai fait ou ferai, qui m'aimeraient tant que je m'aimerais moi-même - jusqu’au suicide compris..." André Malraux (La Condition humaine) 

"On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui [...]" André Malraux (La Condition humaine) 

"Il faut toujours s'intoxiquer : ce pays a l'opium, l'Islam le haschisch, l'Occident la femme... Peut-être l'amour est-il surtout le moyen qu'emploie l'Occidental pour s'affranchir de sa condition d'homme..." André Malraux (La Condition humaine)

"La maladie chimérique, dont la volonté de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volonté de déité : tout homme rêve d'être dieu." André Malraux (La Condition humaine)

"Son plaisir jaillissait de ce qu'il se mît à la place de l'autre, c'était clair : de l'autre contrainte ; contrainte par lui. En somme il ne couchait jamais qu'avec lui-même, mais il ne pouvait y parvenir qu'à la condition de n'être pas seul." André Malraux (La Condition humaine)

"Il comprenait maintenant qu'accepter d'entraîner l'être qu'on aime dans la mort est peut-être la forme totale de l'amour, celle qui ne peut pas être dépassée." André Malraux (La Condition humaine)

"Une civilisation se transforme, lorsque son élément le plus douloureux - l'humiliation chez l'esclave, le travail chez l'ouvrier moderne - devient tout à coup une valeur, lorsqu'il ne s'agit plus d'échapper à cette humiliation, mais d'en attendre son salut, d'échapper à ce travail, mais d'y trouver sa raison d'être. Il faut que l'usine, qui n'est encore qu'une espèce d'église des catacombes, devienne ce que fut la cathédrale et que les hommes y voient, au lieu des dieux, la force humaine en lutte contre la terre."  André Malraux (La Condition humaine)


"Tout vieillard est un aveu, allez, et si tant de vieillesses sont vides, c'est que tant d'hommes l'étaient et le cachaient. Mais cela même est sans importance. Il faudrait que les hommes pussent savoir qu'il n'y a pas de réel, qu'il est des mondes de contemplations - avec ou sans opium- où tout est vain..." André Malraux (La Condition humaine)

"Le ciel rayonnait dans les trous des pins comme le soleil ; le vent qui inclinait mollement les branches glissa sur leurs corps étendus. Il sembla à Gisors que ce vent passait à travers lui comme un fleuve, comme le temps même, et, pour la première fois, l'idée que s''écoulait en lui le temps qui le rapprochait de la mort ne le sépara pas du du monde mais l'y relia dans un accord serein." André Malraux (La Condition humaine)

'Tous souffrent, songea-t-il, et chacun souffre parce qu'il pense. Tout au fond, l'esprit ne pense l'homme que dans l'éternel, et la conscience de la vie ne peut-être qu'angoisse." André Malraux (La Condition humaine)

"[...] il ne faut pas neuf mois, il faut soixante ans pour faire un homme, soixante ans de sacrifices, de volonté, de... de tant de choses ! Et quand cet homme est fait, quand il n'y a plus en lui rien de l'enfance, ni de l'adolescence, quand, vraiment, il est un homme, il n'est plus bon qu'a mourir." André Malraux (La Condition humaine)

"L'ironie permet de rêver sans honte." André Malraux (Lazare)

"La nuit enfin étalée sur le camp, un prêtre ami me confia : "Au fond, croyants ou incroyants, les hommes meurent dans un mélange bien enchevêtré de crainte et d'espoir". Le lendemain, des feux roses flamberaient dans l'aube." André Malraux (Lazare)

"Voici la gare d'Austerlitz, le bistrot qui a remplacé le cabaret luxueux où Hortense Allart s'asseyait sur les genoux de Chateaubriand : "J'étais jeune, il me demandait de chanter des chansons légères ; et après, il faisait ce qu'il voulait..." André Malraux (Lazare)

"La mort, dans notre esprit, se lie si fortement à la douleur, que l'homme reste stupéfait devant une maladie qui peut être mortelle, mais qui ne le torture pas : éberlué par le plus déconcertant divorce de notre temps." André Malraux (Lazare)
 
"Le courage physique est nourri par un sentiment d'invulnérabilité." André Malraux (Lazare)

"L'importance que j'ai donnée au caractère métaphysique de la mort, m'a fait croire obsédé par le trépas. Autant croire que les biologistes voués à l'étude de la naissance cherchent des places de nourrices. La mort ne se confond pas avec mon trépas." André Malraux (Lazare)

"Quand il s'est tué, il a laissé sur sa table de nuit un bouquin quelconque, ouvert à une page où il avait souligné la phrase : "Et qui sait ce que nous trouverons après la mort ?" Dans l'ombre stoïcienne du suicide, avait glissé la curiosité de l'inconnu." André Malraux (Lazare)

"Les hôpitaux sont hantés, mais l'épuisement des malades s'accorde à l'invincible pacification de l'ombre. Comment les bouddhistes appellent-ils cela ? Oui : la paix de l'Abîme." André Malraux (Lazare)

"Si je dois mourir cette fois, mourir aura-t-il consisté à attendre ?" André Malraux (Lazare)

"Nous pensons aux maladies comme à des drames ; certaines sont des somnolences - des somnolences dont on ne s'éveille pas." André Malraux (Lazare)

"Avec une amertume lasse, Méry parlait des femmes qu'il avait aimées ; sa voix lente et offerte faisait passer le cortège millénaire de la dérision dans la nuit malaise, où aboyait un seul chien. "Je voudrais confier à la mort, qui n'est pas loin : quelle chance a l'humanité, de ne rien comprendre à rien !" André Malraux (Lazare) 

"Chacun articule son passé pour un interlocuteur insaisissable : Dieu, dans la confession ; la postérité, dans la littérature." André Malraux (Lazare)

"Notre civilisation, où l'instant devient roi, traite le passé comme le fait la mort." André Malraux (Lazare)

"Aucun attendrissement pour ce qui doit disparaître avec moi. Peu de souvenirs de sentiments, même d'amour. Pas de litanie des jamais plus. Une grande rapidité du passé ; à peine une durée." André Malraux (Lazare) 

"Les décisions capitales sont des lapins qu'on tire au passage ; mieux vaut savoir tirer." André Malraux (Lazare)

"Mais à l'heure où s'éveille la ville avec le crissement faible et profond du gravier dans les golfes, la plus forte voix n'est pas celle de la mort qui m'entoure et que je porte en moi, c'est le mystère de la vie sous lequel les hommes se consument ou passent comme Varsovie en flammes s'éteignait, dans le film, recouverte par la sérénité blanche de la mer de nuages." André Malraux (Lazare)

"La conscience de ma vie suspendue est une réponse péremptoire et informe, comme la conscience de l'équilibre révélée par l'instant où nous la perdons. L'ultime conscience n'a rien en commun avec le souvenir de nos actes ni la découverte de nos secrets. On n'est pas son histoire pour soi-même." André Malraux (Lazare)

"[...] je me suis demandé, en rêvant des troupeaux de rennes au loin dans la neige préhistorique, si l'homme est né lorsque pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : Pourquoi ? Il s'est beaucoup répété depuis. Inépuisable bête." André Malraux (Lazare)

"On a proclamé : l'homme, ce sont ses fantasmes, ses pulsions, ses désirs cachés. J'ai envie d'écrire : c'est ce qui se construit sur cette conscience véhémente d'exister, seulement d'exister, mais n'est-elle pas liée à l'homme comme le socle à sa statue ?" André Malraux (Lazare)

"Une horreur sacrée nous habite, nous attend comme les mystiques disent que Dieu les attend." André Malraux (Lazare)

"Aucune religion, aucune expérience ne nous a dit que l'épouvante est en nous. En avoir fait l'expérience me sépare imperceptiblement d'elle." André Malraux (Lazare)

"Les forces intérieures qui nous jettent à l'autodestruction, à la honte, appellent sans doute le désespoir plus que la terreur ; celle-ci ne nous jette à rien. Je l'ai rencontrée comme le psychiatre trouve en lui-même la pieuvre, l'araignée, qu'il a trouvées chez ses malades." André Malraux (Lazare)

"L'un de mes personnages, dans l'Altenburg, écrit quelque chose comme : le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la vie et celle de astres ; c'est que, dans ce que Pascal appelle notre prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant." André Malraux (Lazare)

"L'opération mentale par laquelle nous tentons de nous concevoir est aussi distincte de cette conscience, que la théologie est distincte de la foi."
André Malraux (Lazare)

"Le plus humble croit en lui parce qu'il ne peut pas faire autrement ; à moi plutôt qu'au néant - et se croit néant plutôt que ne rien croire." André Malraux (Lazare)André Malraux (Lazare)

"Mais mon interlocuteur n'a pas pressenti comment le cadavre est garant du néant. Parce que ce néant, contre le rien de l'impensable, est la dernière forme de la survie." André Malraux (Lazare)

"L'impensable n'est pas ce qui en nous est caché. Il n'implique pas notre impuissance, il n'implique rien."
"Tout se passe comme s'il avait voulu se démontrer que, bien qu'il ait vécu pendant deux heures comme un homme riche, la richesse n'existe pas. Parce qu'alors, la pauvreté n'existe pas non plus. Ce qui est l'essentiel. Rien n'existe : tout est rêve." André Malraux (La Condition humaine)

La souffrance ne peut avoir de sens que quand elle ne mène pas à la mort , et elle y mène presque toujours."  André Malraux (La Condition humaine)

"Cet amour souvent crispé qui les unissait comme un enfant malade, ce sens commun de leur vie et de leur mort, cette entente charnelle entre eux, rien de tout cela n'existait en face de la fatalité qui décolore les formes dont nos regards sont saturés." André Malraux (La Condition humaine)

"Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables, ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce j'ai fait ou ferai, qui m'aimeraient tant que je m'aimerais moi-même - jusqu’au suicide compris..." André Malraux (La Condition humaine) 

"On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui [...]" André Malraux (La Condition humaine) 

"Il faut toujours s'intoxiquer : ce pays a l'opium, l'Islam le haschisch, l'Occident la femme... Peut-être l'amour est-il surtout le moyen qu'emploie l'Occidental pour s'affranchir de sa condition d'homme..." André Malraux (La Condition humaine)

"La maladie chimérique, dont la volonté de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volonté de déité : tout homme rêve d'être dieu." André Malraux (La Condition humaine)

"Son plaisir jaillissait de ce qu'il se mît à la place de l'autre, c'était clair : de l'autre contrainte ; contrainte par lui. En somme il ne couchait jamais qu'avec lui-même, mais il ne pouvait y parvenir qu'à la condition de n'être pas seul." André Malraux (La Condition humaine)

"Il comprenait maintenant qu'accepter d'entraîner l'être qu'on aime dans la mort est peut-être la forme totale de l'amour, celle qui ne peut pas être dépassée." André Malraux (La Condition humaine)

"Une civilisation se transforme, lorsque son élément le plus douloureux - l'humiliation chez l'esclave, le travail chez l'ouvrier moderne - devient tout à coup une valeur, lorsqu'il ne s'agit plus d'échapper à cette humiliation, mais d'en attendre son salut, d'échapper à ce travail, mais d'y trouver sa raison d'être. Il faut que l'usine, qui n'est encore qu'une espèce d'église des catacombes, devienne ce que fut la cathédrale et que les hommes y voient, au lieu des dieux, la force humaine en lutte contre la terre."  André Malraux (La Condition humaine)


"Tout vieillard est un aveu, allez, et si tant de vieillesses sont vides, c'est que tant d'hommes l'étaient et le cachaient. Mais cela même est sans importance. Il faudrait que les hommes pussent savoir qu'il n'y a pas de réel, qu'il est des mondes de contemplations - avec ou sans opium- où tout est vain..." André Malraux (La Condition humaine)

"Le ciel rayonnait dans les trous des pins comme le soleil ; le vent qui inclinait mollement les branches glissa sur leurs corps étendus. Il sembla à Gisors que ce vent passait à travers lui comme un fleuve, comme le temps même, et, pour la première fois, l'idée que s''écoulait en lui le temps qui le rapprochait de la mort ne le sépara pas du du monde mais l'y relia dans un accord serein." André Malraux (La Condition humaine)

'Tous souffrent, songea-t-il, et chacun souffre parce qu'il pense. Tout au fond, l'esprit ne pense l'homme que dans l'éternel, et la conscience de la vie ne peut-être qu'angoisse." André Malraux (La Condition humaine)

"[...] il ne faut pas neuf mois, il faut soixante ans pour faire un homme, soixante ans de sacrifices, de volonté, de... de tant de choses ! Et quand cet homme est fait, quand il n'y a plus en lui rien de l'enfance, ni de l'adolescence, quand, vraiment, il est un homme, il n'est plus bon qu'a mourir." André Malraux (La Condition humaine)

"L'ironie permet de rêver sans honte." André Malraux (Lazare)

"La nuit enfin étalée sur le camp, un prêtre ami me confia : "Au fond, croyants ou incroyants, les hommes meurent dans un mélange bien enchevêtré de crainte et d'espoir". Le lendemain, des feux roses flamberaient dans l'aube." André Malraux (Lazare)

"Voici la gare d'Austerlitz, le bistrot qui a remplacé le cabaret luxueux où Hortense Allart s'asseyait sur les genoux de Chateaubriand : "J'étais jeune, il me demandait de chanter des chansons légères ; et après, il faisait ce qu'il voulait..." André Malraux (Lazare)

"La mort, dans notre esprit, se lie si fortement à la douleur, que l'homme reste stupéfait devant une maladie qui peut être mortelle, mais qui ne le torture pas : éberlué par le plus déconcertant divorce de notre temps." André Malraux (Lazare)
 
"Le courage physique est nourri par un sentiment d'invulnérabilité." André Malraux (Lazare)

"L'importance que j'ai donnée au caractère métaphysique de la mort, m'a fait croire obsédé par le trépas. Autant croire que les biologistes voués à l'étude de la naissance cherchent des places de nourrices. La mort ne se confond pas avec mon trépas." André Malraux (Lazare)

"Quand il s'est tué, il a laissé sur sa table de nuit un bouquin quelconque, ouvert à une page où il avait souligné la phrase : "Et qui sait ce que nous trouverons après la mort ?" Dans l'ombre stoïcienne du suicide, avait glissé la curiosité de l'inconnu." André Malraux (Lazare)

"Les hôpitaux sont hantés, mais l'épuisement des malades s'accorde à l'invincible pacification de l'ombre. Comment les bouddhistes appellent-ils cela ? Oui : la paix de l'Abîme." André Malraux (Lazare)

"Si je dois mourir cette fois, mourir aura-t-il consisté à attendre ?" André Malraux (Lazare)

"Nous pensons aux maladies comme à des drames ; certaines sont des somnolences - des somnolences dont on ne s'éveille pas." André Malraux (Lazare)

"Avec une amertume lasse, Méry parlait des femmes qu'il avait aimées ; sa voix lente et offerte faisait passer le cortège millénaire de la dérision dans la nuit malaise, où aboyait un seul chien. "Je voudrais confier à la mort, qui n'est pas loin : quelle chance a l'humanité, de ne rien comprendre à rien !" André Malraux (Lazare) 

"Chacun articule son passé pour un interlocuteur insaisissable : Dieu, dans la confession ; la postérité, dans la littérature." André Malraux (Lazare)

"Notre civilisation, où l'instant devient roi, traite le passé comme le fait la mort." André Malraux (Lazare)

"Aucun attendrissement pour ce qui doit disparaître avec moi. Peu de souvenirs de sentiments, même d'amour. Pas de litanie des jamais plus. Une grande rapidité du passé ; à peine une durée." André Malraux (Lazare) 

"Les décisions capitales sont des lapins qu'on tire au passage ; mieux vaut savoir tirer." André Malraux (Lazare)

"Mais à l'heure où s'éveille la ville avec le crissement faible et profond du gravier dans les golfes, la plus forte voix n'est pas celle de la mort qui m'entoure et que je porte en moi, c'est le mystère de la vie sous lequel les hommes se consument ou passent comme Varsovie en flammes s'éteignait, dans le film, recouverte par la sérénité blanche de la mer de nuages." André Malraux (Lazare)

"La conscience de ma vie suspendue est une réponse péremptoire et informe, comme la conscience de l'équilibre révélée par l'instant où nous la perdons. L'ultime conscience n'a rien en commun avec le souvenir de nos actes ni la découverte de nos secrets. On n'est pas son histoire pour soi-même." André Malraux (Lazare)

"[...] je me suis demandé, en rêvant des troupeaux de rennes au loin dans la neige préhistorique, si l'homme est né lorsque pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : Pourquoi ? Il s'est beaucoup répété depuis. Inépuisable bête." André Malraux (Lazare)

"On a proclamé : l'homme, ce sont ses fantasmes, ses pulsions, ses désirs cachés. J'ai envie d'écrire : c'est ce qui se construit sur cette conscience véhémente d'exister, seulement d'exister, mais n'est-elle pas liée à l'homme comme le socle à sa statue ?" André Malraux (Lazare)

"Une horreur sacrée nous habite, nous attend comme les mystiques disent que Dieu les attend." André Malraux (Lazare)

"Aucune religion, aucune expérience ne nous a dit que l'épouvante est en nous. En avoir fait l'expérience me sépare imperceptiblement d'elle." André Malraux (Lazare)

"Les forces intérieures qui nous jettent à l'autodestruction, à la honte, appellent sans doute le désespoir plus que la terreur ; celle-ci ne nous jette à rien. Je l'ai rencontrée comme le psychiatre trouve en lui-même la pieuvre, l'araignée, qu'il a trouvées chez ses malades." André Malraux (Lazare)

"L'un de mes personnages, dans l'Altenburg, écrit quelque chose comme : le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la vie et celle de astres ; c'est que, dans ce que Pascal appelle notre prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant." André Malraux (Lazare)

"L'opération mentale par laquelle nous tentons de nous concevoir est aussi distincte de cette conscience, que la théologie est distincte de la foi."
André Malraux (Lazare)

"Le plus humble croit en lui parce qu'il ne peut pas faire autrement ; à moi plutôt qu'au néant - et se croit néant plutôt que ne rien croire." André Malraux (Lazare)André Malraux (Lazare)

"Mais mon interlocuteur n'a pas pressenti comment le cadavre est garant du néant. Parce que ce néant, contre le rien de l'impensable, est la dernière forme de la survie." André Malraux (Lazare)

"
"Tout se passe comme s'il avait voulu se démontrer que, bien qu'il ait vécu pendant deux heures comme un homme riche, la richesse n'existe pas. Parce qu'alors, la pauvreté n'existe pas non plus. Ce qui est l'essentiel. Rien n'existe : tout est rêve." André Malraux (La Condition humaine)

La souffrance ne peut avoir de sens que quand elle ne mène pas à la mort , et elle y mène presque toujours."  André Malraux (La Condition humaine)

"Cet amour souvent crispé qui les unissait comme un enfant malade, ce sens commun de leur vie et de leur mort, cette entente charnelle entre eux, rien de tout cela n'existait en face de la fatalité qui décolore les formes dont nos regards sont saturés." André Malraux (La Condition humaine)

"Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables, ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce j'ai fait ou ferai, qui m'aimeraient tant que je m'aimerais moi-même - jusqu’au suicide compris..." André Malraux (La Condition humaine) 

"On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui [...]" André Malraux (La Condition humaine) 

"Il faut toujours s'intoxiquer : ce pays a l'opium, l'Islam le haschisch, l'Occident la femme... Peut-être l'amour est-il surtout le moyen qu'emploie l'Occidental pour s'affranchir de sa condition d'homme..." André Malraux (La Condition humaine)

"La maladie chimérique, dont la volonté de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volonté de déité : tout homme rêve d'être dieu." André Malraux (La Condition humaine)

"Son plaisir jaillissait de ce qu'il se mît à la place de l'autre, c'était clair : de l'autre contrainte ; contrainte par lui. En somme il ne couchait jamais qu'avec lui-même, mais il ne pouvait y parvenir qu'à la condition de n'être pas seul." André Malraux (La Condition humaine)

"Il comprenait maintenant qu'accepter d'entraîner l'être qu'on aime dans la mort est peut-être la forme totale de l'amour, celle qui ne peut pas être dépassée." André Malraux (La Condition humaine)

"Une civilisation se transforme, lorsque son élément le plus douloureux - l'humiliation chez l'esclave, le travail chez l'ouvrier moderne - devient tout à coup une valeur, lorsqu'il ne s'agit plus d'échapper à cette humiliation, mais d'en attendre son salut, d'échapper à ce travail, mais d'y trouver sa raison d'être. Il faut que l'usine, qui n'est encore qu'une espèce d'église des catacombes, devienne ce que fut la cathédrale et que les hommes y voient, au lieu des dieux, la force humaine en lutte contre la terre."  André Malraux (La Condition humaine)


"Tout vieillard est un aveu, allez, et si tant de vieillesses sont vides, c'est que tant d'hommes l'étaient et le cachaient. Mais cela même est sans importance. Il faudrait que les hommes pussent savoir qu'il n'y a pas de réel, qu'il est des mondes de contemplations - avec ou sans opium- où tout est vain..." André Malraux (La Condition humaine)

"Le ciel rayonnait dans les trous des pins comme le soleil ; le vent qui inclinait mollement les branches glissa sur leurs corps étendus. Il sembla à Gisors que ce vent passait à travers lui comme un fleuve, comme le temps même, et, pour la première fois, l'idée que s''écoulait en lui le temps qui le rapprochait de la mort ne le sépara pas du du monde mais l'y relia dans un accord serein." André Malraux (La Condition humaine)

'Tous souffrent, songea-t-il, et chacun souffre parce qu'il pense. Tout au fond, l'esprit ne pense l'homme que dans l'éternel, et la conscience de la vie ne peut-être qu'angoisse." André Malraux (La Condition humaine)

"[...] il ne faut pas neuf mois, il faut soixante ans pour faire un homme, soixante ans de sacrifices, de volonté, de... de tant de choses ! Et quand cet homme est fait, quand il n'y a plus en lui rien de l'enfance, ni de l'adolescence, quand, vraiment, il est un homme, il n'est plus bon qu'a mourir." André Malraux (La Condition humaine)

"L'ironie permet de rêver sans honte." André Malraux (Lazare)

"La nuit enfin étalée sur le camp, un prêtre ami me confia : "Au fond, croyants ou incroyants, les hommes meurent dans un mélange bien enchevêtré de crainte et d'espoir". Le lendemain, des feux roses flamberaient dans l'aube." André Malraux (Lazare)

"Voici la gare d'Austerlitz, le bistrot qui a remplacé le cabaret luxueux où Hortense Allart s'asseyait sur les genoux de Chateaubriand : "J'étais jeune, il me demandait de chanter des chansons légères ; et après, il faisait ce qu'il voulait..." André Malraux (Lazare)

"La mort, dans notre esprit, se lie si fortement à la douleur, que l'homme reste stupéfait devant une maladie qui peut être mortelle, mais qui ne le torture pas : éberlué par le plus déconcertant divorce de notre temps." André Malraux (Lazare)
 
"Le courage physique est nourri par un sentiment d'invulnérabilité." André Malraux (Lazare)

"L'importance que j'ai donnée au caractère métaphysique de la mort, m'a fait croire obsédé par le trépas. Autant croire que les biologistes voués à l'étude de la naissance cherchent des places de nourrices. La mort ne se confond pas avec mon trépas." André Malraux (Lazare)

"Quand il s'est tué, il a laissé sur sa table de nuit un bouquin quelconque, ouvert à une page où il avait souligné la phrase : "Et qui sait ce que nous trouverons après la mort ?" Dans l'ombre stoïcienne du suicide, avait glissé la curiosité de l'inconnu." André Malraux (Lazare)

"Les hôpitaux sont hantés, mais l'épuisement des malades s'accorde à l'invincible pacification de l'ombre. Comment les bouddhistes appellent-ils cela ? Oui : la paix de l'Abîme." André Malraux (Lazare)

"Si je dois mourir cette fois, mourir aura-t-il consisté à attendre ?" André Malraux (Lazare)

"Nous pensons aux maladies comme à des drames ; certaines sont des somnolences - des somnolences dont on ne s'éveille pas." André Malraux (Lazare)

"Avec une amertume lasse, Méry parlait des femmes qu'il avait aimées ; sa voix lente et offerte faisait passer le cortège millénaire de la dérision dans la nuit malaise, où aboyait un seul chien. "Je voudrais confier à la mort, qui n'est pas loin : quelle chance a l'humanité, de ne rien comprendre à rien !" André Malraux (Lazare) 

"Chacun articule son passé pour un interlocuteur insaisissable : Dieu, dans la confession ; la postérité, dans la littérature." André Malraux (Lazare)

"Notre civilisation, où l'instant devient roi, traite le passé comme le fait la mort." André Malraux (Lazare)

"Aucun attendrissement pour ce qui doit disparaître avec moi. Peu de souvenirs de sentiments, même d'amour. Pas de litanie des jamais plus. Une grande rapidité du passé ; à peine une durée." André Malraux (Lazare) 

"Les décisions capitales sont des lapins qu'on tire au passage ; mieux vaut savoir tirer." André Malraux (Lazare)

"Mais à l'heure où s'éveille la ville avec le crissement faible et profond du gravier dans les golfes, la plus forte voix n'est pas celle de la mort qui m'entoure et que je porte en moi, c'est le mystère de la vie sous lequel les hommes se consument ou passent comme Varsovie en flammes s'éteignait, dans le film, recouverte par la sérénité blanche de la mer de nuages." André Malraux (Lazare)

"La conscience de ma vie suspendue est une réponse péremptoire et informe, comme la conscience de l'équilibre révélée par l'instant où nous la perdons. L'ultime conscience n'a rien en commun avec le souvenir de nos actes ni la découverte de nos secrets. On n'est pas son histoire pour soi-même." André Malraux (Lazare)

"[...] je me suis demandé, en rêvant des troupeaux de rennes au loin dans la neige préhistorique, si l'homme est né lorsque pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : Pourquoi ? Il s'est beaucoup répété depuis. Inépuisable bête." André Malraux (Lazare)

"On a proclamé : l'homme, ce sont ses fantasmes, ses pulsions, ses désirs cachés. J'ai envie d'écrire : c'est ce qui se construit sur cette conscience véhémente d'exister, seulement d'exister, mais n'est-elle pas liée à l'homme comme le socle à sa statue ?" André Malraux (Lazare)

"Une horreur sacrée nous habite, nous attend comme les mystiques disent que Dieu les attend." André Malraux (Lazare)

"Aucune religion, aucune expérience ne nous a dit que l'épouvante est en nous. En avoir fait l'expérience me sépare imperceptiblement d'elle." André Malraux (Lazare)

"Les forces intérieures qui nous jettent à l'autodestruction, à la honte, appellent sans doute le désespoir plus que la terreur ; celle-ci ne nous jette à rien. Je l'ai rencontrée comme le psychiatre trouve en lui-même la pieuvre, l'araignée, qu'il a trouvées chez ses malades." André Malraux (Lazare)

"L'un de mes personnages, dans l'Altenburg, écrit quelque chose comme : le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la vie et celle de astres ; c'est que, dans ce que Pascal appelle notre prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant." André Malraux (Lazare)

"L'opération mentale par laquelle nous tentons de nous concevoir est aussi distincte de cette conscience, que la théologie est distincte de la foi." André Malraux (Lazare)

"Le plus humble croit en lui parce qu'il ne peut pas faire autrement ; à moi plutôt qu'au néant - et se croit néant plutôt que ne rien croire." André Malraux (Lazare)André Malraux (Lazare)

"Mais mon interlocuteur n'a pas pressenti comment le cadavre est garant du néant. Parce que ce néant, contre le rien de l'impensable, est la dernière forme de la survie." André Malraux (Lazare)

"L'impensable n'est pas ce qui nous est caché. Il n'implique pas notre impuissance, il n'implique rien. L'impensable épouvante l'humanité, alors que lui seul la délivrerait." André Malraux (Lazare)

"L'esprit a prodigué ses formes inépuisables à l'au-delà, jusqu'à la dernière âme immortelle ; le néant mis en ballotage, c'est la conscience la plus profonde, celle d'être vivant, qu'asservit l'inconscient pour lier l'homme au cadavre." André Malraux (Lazare)

"La pensée agnostique ne parle à la mort, d'égale à égale, que si elle se fonde elle-même en foi. Tout dialogue avec la mort commence à l'irrationnel." André Malraux (Lazare)

"La révélation est que rien ne peut être révélé." André Malraux (Lazare)

"L'inconnu de l'impensable n'a pas de forme ni de nom." André Malraux (Lazare)

"Montrer les grands faits, puis les rejeter par mépris de la convention, puis ne plus connaître que les petits... Il est admis que la vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache" (Antimémoires)

"Il m'est arrivé d'entendre bien des bêtises au sujet du suicide, disait mon père ; mais devant un homme qui s'est tué fermement, je n'ai jamais vu un autre sentiment que le respect. Savoir si le suicide est un acte de courage ou non ne se pose que devant ceux qui ne se sont pas tués." (Antimémoires)

"Le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la matière et celle des astres ; c'est que, dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant." (Antimémoires)

"La condition humaine, c'est la condition de créature, qui impose le destin de l'homme comme la maladie mortelle impose le destin de l'individu. Détruire cette condition, c'est détruire la vie : tuer." (Antimémoires)

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