Depuis qu'ils se sont emparés du monde, les capitaux monopolistiques maintiennent dans la pauvreté la majorité du genre humain et partagent le gâteau entre les pays les plus puissants. Le niveau de vie de ces pays repose sur la misère des nôtres. Pour élever le niveau de vie des peuples sous développés, il faut donc lutter contre l'impérialisme.
La pratique de l'internationalisme prolétarien n'est pas seulement une obligation des peuples en lutte pour garantir un avenir meilleur, c'est aussi une absolue nécessité.
Il ne peut y avoir de socialisme s'il n'y a pas un changement dans les consciences qui soit la source d'une nouvelle attitude fraternelle envers l'humanité. Ce changement est autant de nature individuelle, dans la société où se construit le socialisme ou dans celle où il est déjà construit, que de nature mondiale, concernant tous les peuples qui souffrent de l’oppression impérialiste.
A nos yeux, il n'y a pas d'autre définition valable du socialisme que l'abolition de l'exploitation de l'homme par l'homme. Tant que celle-ci ne se produit pas, nous n'en sommes qu'à la période de construction de la société socialiste.
Par définition, tant qu'existera l'impérialisme, sa domination s'exercera sur d'autres pays. De nos jours, cette domination s'appelle néocolonialisme.
En résumé, il faut considéré que l'impérialisme est un système mondial, la dernière étape du capitalisme, et qu'il doit être vaincu dans une confrontation mondiale. La finalité stratégique de cette lutte doit être la destruction de l'impérialisme. Notre rôle, celui des exploités et des laissés pour compte de la planète, est d'éliminer les sources d'approvisionnement de l'impérialisme : nos pays opprimés dont il tire capitaux, matières premières, techniciens et ouvriers bon marché, et vers lesquels il exporte ensuite de nouveaux capitaux (instruments de domination), des armes et des biens de consommation de toute nature, nous plongeant dans une dépendance absolue.
L'élément fondamental de cet objectif stratégique sera donc la libération réelle des peuples. Dans la plupart des cas, cette libération s'obtiendra grâce à la lutte armée.
Lorsqu'on cible la destruction de l'impérialisme, il faut en identifier la tête : elle n'est rien de moins que les États-Unis d'Amérique du Nord.
La haine sera un facteur de lutte. Ce sera la haine intransigeante de l'ennemi, qui repoussera nos limites naturelles et nous transformera en une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer. Voilà quelles devront être les caractéristiques de nos soldats. Un peuple dépourvu de haine ne peut pas vaincre un ennemi brutal.
Il faudra porter la guerre aussi loin que la portera l'ennemi : jusqu'à sa maison, jusqu'à ses lieux de détente ; il faudra mener une guerre totale. Il faut empêcher l'ennemi d'avoir une minute de tranquillité, une minute de calme hors de ses quartiers, et même dans ses quartiers. Il faudra le frapper où il se trouve, lui donner, où qu'il transite., l'impression d'être une bête aux abois. Son moral s'en ressentira et il deviendra encore plus inhumain, mais les signes de son abattement commenceront à devenir visibles.
Développons un véritable internationaliste prolétarien, avec des armées prolétariennes internationales. Les bannières sous lesquelles des armées prolétarienne internationales lutteront représenterons une cause sacrée : la rédemption de l'humanité.
Dans la société capitaliste, l'homme est soumis à un agencement glacé qui échappe généralement au domaine de sa compréhension. L'homme aliéné est relié à la société dans son ensemble par un cordon ombilical invisible : la théorie de la valeur. Elle domine tous les aspects de sa vie, modelant son chemin et sa destinée.
Les lois du capitalisme, aveugles et imperceptibles pour le commun des mortels, exercent leur influence sur les individus sans qu'ils sans rendent compte. L'homme ne capte que l'immensité d'un horizon qui lui semble infini.
C'est l'horizon qu'offre aux regards cette existence capitaliste qui prétend élever le cas Rockefeller, quelle que soit sa véracité, au rang de leçon sur les chances de succès. Combien de misère ne faut-il pas accumuler pour que surgisse un seul de ces exemples ? Quelle somme de vilenies suppose une telle fortune ?
Je vais à présent m'appliquer à définir l'individu, acteur de cette passionnante, de cette étrange dramaturgie qu'est la construction du socialisme. Être unique mais membre d'une communauté, il mène une double existence.
Le plus simple est admettre d'emblée sa qualité d'être inachevé, de produit non terminé. Les défauts du passé se retrouvent dans le présent, et leur éradication demande un travail de chaque instant.
Ce travail suppose un double processus : d'un côté, la société éduque directement et indirectement et, de l'autre, l'individu se soumet à un processus conscient d'auto éducation.
L'internationalisme prolétarien est un devoir, mais c'est aussi une nécessité révolutionnaire. C'est dans cette optique que nous éduquons notre peuple.
Lorsqu'on poursuit la chimère consistant à vouloir construire le socialisme avec les armes ébréchées héritées du capitalisme - les biens marchants en guise de cellule économique, la rentabilité, l'intérêt matériel individuel comme leviers, etc - on risque de s'engager dans une impasse.
Pour construire le communisme, en même temps que l'on édifie les bases matérielles nouvelles, il faut bâtir un homme nouveau.
La capitalisme a recours à la force, mais il éduque aussi les gens et les forme à son système. La propagande directe est l’œuvre de ceux qui ont pour mission d'expliquer qu'un régime de classes est inéluctable, que ce soit par volonté divine ou par l'entremise de la nature, cataloguée comme entité mécanique. Cela calme les masses, qui se voient opprimées par un mal contre lequel aucune lutte n'est possible.
Ensuite se développe l'espoir, et cet espoir distingue le régime capitaliste des précédents régimes de castes, de ceux qui ne laissent place à aucune échappatoire.
L'éducation prend racine dans les masses, et les nouvelles attitudes promues tendent à devenir des habitudes. Les masses qui les adoptent exercent une pression sur tous ceux qui ne sont pas encore éduqués. Cette pression, manière indirecte d'éduquer les masses, s'avère aussi puissante que la manière directe.
L'éducation indirecte est un processus conscient. L'individu, constamment confronté au nouveau pouvoir social, perçoit sa part d'inadéquation avec lui. Sous la pression que suppose l'éducation indirecte, l'individu essaye de s'adapter à une situation dont il ressent la justesse, et dont son propre déficit de développement l'a tenu jusqu'à présent éloigné. L'individu s'éduque de lui-même.
Dans cette période de construction du socialisme, nous pouvons voir germer l'homme nouveau. Son profit est inachevé ; comment pourrait-il en être autrement puisque son essor se fait en parallèle avec le développement des nouvelles configurations économiques ?
La récompense sera la société nouvelle où l'homme sera différent : la société de l'homme communiste.
C'est la dictature du prolétariat, qui ne s'exerce pas seulement sur la classe vaincue, mais aussi, individuellement, sur la classe victorieuse.
Pour un succès intégral de la dictature du prolétariat, une série de mécanismes est nécessaire, et ces mécanismes sont les institutions révolutionnaires. Dans la tableau que peignent les multitudes en marche vers l'avenir, le concept d'institutionnalisation à sa place. Celle -ci se définit comme l'ensemble harmonieux des canaux et des échelons, des barrages et des machines bien huilées qui rendent possible notre progression. Cet ensemble assure la sélection naturelle de ceux qui sont promis à l'avant garde, il récompense ceux qui accomplissent leur devoir, et il punit ceux qui attendent à la société en construction.
L'homme atteindra ainsi la pleine conscience de son être social ; il se réalisera donc pleinement en tant que créature humaine et il brisera les chaînes de l'aliénation. Concrètement, cette libération se traduira par la réappropriation par l'homme de sa propre nature grâce au travail libéré et par l'expression de sa propre condition grâce à la culture et à l'art.
Pour que la réappropriation par l'homme de sa propre nature devienne une réalité, le travail doit acquérir une condition nouvelle. L'homme marchandise n'est plus, et un système qui octroie un quota pour l'accomplissement du devoir social le remplace. Les moyens de production appartiennent à la société, et la machine n'est rien de plus que la tranchée où l'on accomplit son devoir. L'homme commence à libérer sa pensée de l'obligation déplaisante que suppose la nécessité de satisfaire ses besoins naturels par l'entremise du travail. Il commence à se voir dans son ouvrage et à comprendre sa dimension humaine à travers l'objet créé et à travers le travail effectué. Le travail ne signifie plus que l'homme abandonne une partie de son être sous la forme de sa force de travail marchandée, qui cesse de lui appartenir ; il devient une émanation de lui même, un apport à la vie commune dans lequel il se reflète. Le travail est l'accomplissement d'un devoir social.
Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour donner au travail cette nouvelle définition : celle de devoir social. Nous lions ce sujet à celui de la technologie, qui créera les conditions d'une plus grande liberté, et à celui du travail volontaire. Ces deux thèmes sont issus du marxisme, pour lequel l'homme n'atteint pleinement sa condition humaine que s'il produit hors de toute contrainte physique de se vendre comme marchandise.
Il y a bien sûr encore chez nous des facteurs coercitifs dans le travail, même dans le travail volontaire. L'homme n'a pas encore transformé la coercition qui l'entoure en réflexes sociaux conditionnés. Les cas restent nombreux où l'homme produit sous la pression du milieu - Fidel appelle cela la contrainte morale.
Les limites apparaissent au moment où se posent les vraies questions sur l'homme et son aliénation. L'angoisse sans objet ou le vulgaire passe temps sont des soupapes pratiques pour évacuer les inquiétudes humaines. On combat l'idée de faire de l'art un réquisitoire.
Lorsqu'on respecte les règles du jeu, l'on s'attire tous les honneurs. Un singe improvisant des pirouettes s'attirerait la même gloire. La condition de cette gloire ? Ne pas tenter de s'évader de la cage invisible.
Dans notre société, la jeunesse et le parti jouent un rôle de premier plan. La jeunesse prend une importance particulière : elle est l'argile malléable dans laquelle on peut modeler l'homme nouveau, exempt des imperfections des générations antérieures.
Laissez-moi vous dire, au risque de paraître ridicule, que le véritable révolutionnaire est guidé par de grands sentiments d'amour. Un authentique révolutionnaire est inconcevable sans cette qualité. C'est probablement l'un des plus grands drames auxquels est confronté un dirigeant : il doit conjuguer un esprit passionné et une froide logique pour prendre des décisions douloureuses sans sourciller. Nos révolutionnaires d'avant garde doivent idéaliser l'amour des peuples, des causes les plus sacrées, et le transmuter en un amour unique et indivisible.
Nous avons été clair en affirmant que nos fils doivent avoir les mêmes choses et manquer des mêmes biens que les enfants de l'homme de la rue. Nos familles doivent le comprendre et lutter dans ce sens. La révolution se mène à travers l'homme, mais l'homme doit forger jour après jour son esprit révolutionnaire.
Aucun de nous ne mégote sur les sacrifices, nous sommes conscients d'être rétribués : nous avons la satisfaction du devoir accompli, la satisfaction de progresser collectivement vers l'homme nouveau ; sa silhouette se dessine à l'horizon.
Nous autres socialistes, sommes plus libres parce que nous sommes des hommes plus complets. Nous sommes des hommes plus complets parce que nous sommes plus libres.
Le squelette de notre liberté est formé ; il ne manque plus que les substances protéiniques et l'enveloppe. Nous les produirons.
Notre liberté et son soutien de chaque jour ont la couleur du sang, ce sont les sacrifices qui les forcissent.
Notre sacrifice est délibéré ; c'est ce que coûte la liberté en construction. La route est longue, et nous n'en connaissons qu'une partie. Nous connaissons en revanche nos limites. Nous serons cet homme du 21ième siècle que nous nous sommes attelés à bâtir.
Nous serons forgés par l'action quotidienne ; nous donnerons naissance à un homme nouveau avec une technique nouvelle.
Les figures illustres mobilisent et orientent les foules ; elles incarnent les plus hautes vertus et les aspirations du peuple. Elles gardent le cap.
C'est l'avant garde qui déblaye la route. Elle est formée par les meilleurs parmi les meilleurs : le Parti.
L'argile essentielle qui compose notre œuvre est la jeunesse : elle porte tous nos espoirs, et nous la préparons à saisir le drapeau de nos mains.
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